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Les crues à St-Jean-de-Maurienne au fil des siècles

La ville de St-Jean est encerclée par 3 torrents (hormis l'Arc) tous plus capricieux les uns que les autres :

1/ Le Pyx (ou la Torne - 5,4km de long - 19% de pente moyenne) :

Cet affluent gauche de l'Arc prend sa source à Jarrier
Bien que son débit est faible en temps ordinaire, il menace en temps de cru la Route royale dans sa traversée de Saint-Jean
Les crues :
Eté 1741 : Une tempête cause des dégats
La communauté prend en charge une partie des travaux mais espère que son Excellence suspendra ceux-ci en attendant un coût estimatif (Dans Vivre à St-Jean de Maurienne avant la révolution page 191)
Mai 1756 : A chaque pluie un peu abondante, la Torne déborde, quand le lit n'est pas curé
(Dans Les Torrents de la Savoie page 1132 et Vivre à St-Jean de Maurienne avant la révolution page 191)
Entre 1800 et 1848, le Pyx déborde régulièrement(1801,1812,1833,1848) et la route royale est inondée (Dans Les Torrents de la Savoie page 1133)
Après l'Annexion et jusqu'en 1910, la Torne continue ses caprices à 8 reprises !
(1873,1885,1887,1895,1897 2 fois,1905 et 1910) (Dans Les Torrents de la Savoie page 1134)

2/ Le Bonrieux (7,45km de long; 20% de pente moyenne) :

Comme la Torne, c'est un affluent gauche de l'Arc qui provient du Grand-Truc. Saint-Jean de Maurienne est bâtie sur le cône de déjections du Bonrieux, ce qui fait de ce torrent une menace permanente pour la ville
Les crues :
Février 1440 : Suite à des pluies qui détrempent le sol, le Bonrieux déborde
La ville est dévastée et le sol fut tellement exhaussé que, suivant une tradition bien accréditée, on montait six marches pour entrer dans l'église, tandis que maintenant, on en descent neuf, soit 1m44... (Dans Les Torrents de la Savoie page 1123)
Février 1618 : le torrent rompt la digue vieille de 2 siècle et mal entretenue; des maisons sont à nouveau emportées
Au XVIIIe Siècle, le Bonrieux déborde 8 fois (1715,1733,1740 (la ville manque d'être envahie par les flots),1742 (La digue de Bonrieux est financée par tous les Mauriennais; coût: 6000 £ivres) (Dans Vivre à St-Jean de Maurienne avant la révolution page 192), 1748, 1750, 1781 et 1790
Le XIXe Siècle n'est pas moins calme puisque pas moins de 4 crues (1816, 1834, 1852 et 1885) dégradent régulièrement les digues qui, à chaque fois sont reconstruitent et/ou consolidées
Enfin, au XXe Siècle : En 1900, le pont de bois est emporté suite à un orage qui donna 29mm d'eau, en 1901 (avril) quelques hectares de vignes ainsi que le chemin de la Combe sont ravagés, puis 2 nouvelles crues en 1904 et 1905 (Dans Les Torrents de la Savoie page 1126)

3/ L'Arvan (25km de long; 8,02% de pente moyenne) :

L'arvan est le plus important des affluents de gauche de l'Arc
Il prend sa source dans le massif des Grandes Rousses au glacier de Saint-Sorlin. St-Jean a peu à craindre de ce torrent, mais il en est autrement du chemin des moulins régulièrement inondé, ainsi que les plaines des Chaudannes et de l'Epine (Dans Vivre à St-Jean de Maurienne avant la révolution page 193)
Les crues :
Les 1ères archives remontent au XVIIIe siècle. En 1715, le Roi renonce aux sommes qui devaient lui revenir, à condition qu'elles seraient employées aux réparations (Dans Les Torrents de la Savoie page 1109)
Ensuite,en 1733 et 1740 le torrent déborde à nouveau
Au XIXe siècle, à 15 reprises l'Arvan connaît des crues (1803, 1805, 1811,1816,1821, 1828,1829, 1847, 1852, 1859, 1860, 1866, 1869, 1874 et 1880)
Enfin en octobre 1903 et 1904, les hameaux des Chambons et d'Entre-Aigues sur St-Jean d'Arves sont partiellement inondés

Pour plus de détail, on peut se référer à l'excellent Les torrents de la Savoie ouvrage de P Mougin

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